lundi 25 juillet 2011

Le collectif Antenne relais Uxem s'invitera-t-il, demain soir, au conseil municipal ?



des communes de Warhem et Uxem, donnant naissance à deux collectifs. En cause, à chaque fois, l'installation d'une antenne relais, SFR pour Warhem et Orange pour Uxem.
Audrey Liere, la trentaine, nous reçoit dans son jardin de la rue de Ghyvelde. Autour de la table, son mari et une amie, Uxémoise elle aussi, qui font partie du collectif créé la semaine dernière pour dire non à la construction d'une antenne relais de 30 m de haut dans un champ du Chemin rural. « Nous habitons à 250 m de la future antenne et l'école aussi est en ligne de mire », s'inquiète Stéphanie Vandamme. Pour Audrey et son mari, qui ont emménagé il y a à peine six mois dans le village, la décision est prise. « Si l'antenne fonctionne nous retirerons nos enfants de l'école. Et je suis sûre que nous ne serons pas les seuls. Le maire a beaucoup à perdre. » Avant que toute la famille quitte le village à son tour. « Ce ne sera pas de gaieté de coeur, parce que je me sens bien ici, mais je refuse de mettre la santé de mes enfants en péril », affirme la jeune femme qui a déjà perdu des proches atteints d'un cancer du cerveau. « Vous vous rendez compte, l'antenne avec ses 61 volts par mètre émettra autant que 150 000 portables allumés en permanence ! » Prudente, la famille s'était pourtant renseignée à la mairie avant de signer le compromis de vente.
Aucune allusion n'avait alors été faite au sujet de cette antenne. « Si je dois partir, je me retournerai contre la mairie pour la dévaluation de notre maison », prévient la jeune femme, résignée.

Pétition et actions

Après avoir déjà récolté près de 300 signatures sur leur pétition et organisé la semaine dernière une réunion publique, la trentaine de membres du collectif se réunira à nouveau demain soir (18 h Café de la mairie) pour mettre en place différentes actions. Au même moment ou presque, le conseil municipal se retrouvera à la mairie (18 h 30) et le collectif n'exclut pas d'y passer un moment.
Favorables au dialogue, les riverains espèrent se retrouver autour d'une table avec le maire et Orange. Pas pour entériner le projet : « Nous ne sommes pas contre les nouvelles technologies mais nous sommes pour leur utilisation raisonnable et raisonnée. Par exemple nos enfants n'ont pas de téléphone portable ». Leurs souhaits : que l'antenne soit moins haute, moins puissante et plus éloignée des habitations ( au moins 500 m). « On n'a rien contre le maire, on veut trouver un arrangement. » Un membre du collectif, agriculteur, propose d'ailleurs un autre site, tout au bout du Chemin rural. « Il est même prêt à reverser le loyer à une association du type les Restos du coeur (...) Le site de la Hutte aussi pourrait convenir ou encore le long de l'A16, il y a plein de terrains qui appartiennent à la mairie. » Étant donné qu'un projet similaire est mené par SFR à Warhem*, les membres du collectif se demandent aussi pourquoi une antenne commune ne serait pas élevée à mi-chemin entre les deux sites actuels.
Si, malgré leur volonté, aucune solution n'est trouvée, Stéphanie n'exclut pas de prendre la même décision qu'Audrey et de son mari : à savoir quitter le village où elle est pourtant installée depuis huit ans. « Nous ne sommes pas des marchands de peur comme certains veulent le faire croire. mais nous ne resterons pas à Uxem, ses maisons fleuries, ses antennes et ses cancers. » •
ANNE-CHARLOTTE PANNIER
* À Warhem, où l'antenne doit atteindre les 20 m, le collectif créé il y a quelques semaines a déposé lundi un recours gracieux à la mairie accompagné d'une pétition signée par une vingtaine de riverains. L'antenne doit être montée d'ici la fin de l'année, au Nord-Est de la commune. « Le pouvoir du maire là dedans est limité et la dangerosité n'est pas prouvée », a expliqué le maire, qui ne s'était pas opposé à la déclaration de travaux déposée par SFR.

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